Positive Education inaugure cette année un programme de talks et de workshop dans la Halle éphémère, ancienne usine de pièces détachées à haut potentiel festif située à 5 minutes à pied de la Cité du Design.

Nous souhaitons désormais créer un espace de partage pour celles et ceux qui font la scène des musiques électroniques d’aujourd’hui et de demain. L’occasion de prendre le pouls d’une scène qui se renouvelle et expérimente sans cesse, à travers les voix de ses acteur.ices, en croisant les regards, les écoles, et les territoires.

Ainsi, chaque année nous donnerons la parole à un panel d’artistes, organisateur.ices d’événements, directeur.ices artistiques de clubs et de festivals, activistes, managers de labels, journalistes et autres professionnel.les.

Les talks seront suivis chaque soir de concerts jusqu’à 21h.

Adresse

Halle Éphémère
Arrêt de tram : Chaléassière
5 Rue Barrouin
42000 Saint-Etienne

02 novembre 2023

JEUDI 2 NOVEMBRE

13:00 - 14:30 : [WORKSHOP] Flore x Ableton

Par Flore x Ableton

Pendant 1h, Flore décortiquera l’un de ses morceaux composé sur Ableton Live. L’occasion d’évoquer les notions d’arrangement, de mixage et de faire découvrir quelques techniques créatives. Cette masterclass sera suivie d’un échange avec le public. Ouvert à tous.tes.

 

workshop en français

15:00 - 16:00 : [TALK] Au-delà de la production musicale

Par Marylou (artist / Morphine Records)
Avec
Beatrice M. (artist)
Flore (artist)
Laila Sakini (artist)

Peirates, en grec, signifie « quiconque tente ». Dans un monde où la production musicale abonde à un niveau encore jamais égalé, fleurissant partout dans le monde, où les chemins sont devenus plus faciles à croiser, tenter d’accomplir, au-delà de l’ordre établi, au-delà des structures de pouvoir, au-delà de la doxa, est-ce toujours d’actualité ? Marylou, artiste pluridisciplinaire affiliée au label Morphine Records, selector reconnu dans les plus grands festivals aventureux d’Europe et d’ailleurs, radiohost et iconique tête pensante sur le dancefloor, invite les producteur.ices Flore, Laila Sakini, et Beatrice M, pour une table ronde sur des thématiques aussi techniques que philosophiques autour de la production musicale.
> Nouveaux paysages et mythologies dans la production musicale : instruments, outils, matériel… Et son évolution : quels sont les nouveaux outils qui passionnent les artistes en ce moment ?
> Musique interdépendante : la relation entre les artistes et leur réseau, leur communauté et l’influence de celle-ci sur leurs productions.
> Au-delà des genres musicaux : influences et identité à l’ère de la global music
> Repenser la créativité à l’ère des esthétiques non humaines

Flore :

Guidée par le risque et une insatiable curiosité, Flore est une artiste majeure de la scène électronique française, dont elle a anticipé toutes les évolutions depuis maintenant deux décennies. La DJ et productrice tient d’une main de maître son label POLAAR, dédié à faire sortir de l’ombre une musique dure et abrasive. Si ses racines musicales et culturelles remontent aux sound systems jamaïcains, au rock psychédélique anglais ou aux breakbeats en tous genres, sa culture et ses goûts musicaux couvrent un territoire bien plus vaste, et son alchimie avec son époque a permis à Flore de survoler les modes et les courants, voire de les remonter.

Laila Sakini :

Quand la beauté côtoie la volupté, on s’approche fortement du travail de Laila. Multi-instrumentiste, chanteuse, productrice et interprète, Laila Sakini a plus d’une corde à son arc. Travaillant avec le piano, la voix, la guitare, des sons dénichés et le silence, elle crée des environnements dynamiques et texturés qui offrent des expériences uniques en leurs genres, invitant le public dans une ambiance intime.

Beatrice M. :

Beatrice M., artiste français·e originaire du Royaume-Uni, iel est connu·e pour mélanger des genres britanniques comme le dubstep et le halftime avec des grooves techno trancy. Iel dirige le label Bait, qui promeut la bass music et la techno psychédélique, tout en soutenant les producteur·ices femmes et non binaires. Beatrice M. est DJ résident·e sur Rinse FM et a sorti de la musique sur des labels tels que Pressure Dome et Krakzh. Au sein du duo or+be avec Orchid, iels explorent une fusion de genres tels que la drum and bass, l’ambient, la tribal et la trance.

 

talk en anglais 

Concerts : Ashinoa, Griv.e, Heith, Laila Sakini

03 novembre 2023

VENDREDI 3 NOVEMBRE

13:30 - 14:30 : [TALK] Les labels musicaux au défi du futur

Par Olivier Lamm (Libération)
Avec
Anetha (Mama Told Ya)
Brice Coudert (Underscope)
Victoria Cappelletti (Ninja Tune / Big Dada)
Zaltan (Antinote)

Il fut un temps pas si éloigné où les labels indépendants jouaient un rôle si ce n’est central, essentiel dans la biosphère musicale indépendante, poussant des scènes, des genres, des expressions et des artistes qui, autrement, n’auraient sans doute pas eu les mêmes armes pour créer en toute liberté. Mais 20 ans de révolutions successives de l’industrie et l’essor des plateformes de streaming musical ont tout chamboulé, dissolvant en partie les réseaux indépendants (disquaires, distributeurs, salles de concert), et poussant les artistes à l’autonomie, à la débrouille, quitte à se défaire du collectif et se passer des solidarités. La question se pose donc : comment vivent et survivent les labels aujourd’hui, et à quoi servent-ils encore?

Anetha :

Anetha, figure emblématique de la nouvelle génération de DJs français inspirée par l’EBM, la trance, l’électro et les anciens morceaux de techno des années 90, possède une capacité inégalée à faire danser les gens. Ses sélections puissantes lors de ses performances entraînent son public dans un voyage intense, énergique et imprévisible. Mais ses contributions ne s’arrêtent pas là : depuis 2019, cette artiste parisienne dirige son projet en solo appelé ‘Mama Told Ya’, un label dédié au partage et à l’expérimentation, promouvant des talents alternatifs dans diverses formes d’art, tout en repoussant les limites grâce à la sortie de morceaux collaboratifs inédits.

Brice Coudert :

Brice Coudert est un passionné de musique électronique qui a exploré intensément les dancefloors européens des années 2000. En 2010, il a cofondé le célèbre club Concrete à Paris, devenu une référence mondiale pour la musique électronique grâce à une programmation exigeante pendant 8 ans. Il a également dirigé le Weather festival, un grand rassemblement de musique électronique en France.
Brice gère le label lavibe, découvrant de nouveaux talents et collaborant avec des artistes reconnus. Après le projet Dehors Brut interrompu par la crise covid, il lance Underscope, une structure d’un nouveau genre représentant plus d’une centaine des meilleurs labels français, et leur proposant des services d’édition, de distribution digitale, et gérant leur promotion via un média multiplateforme sur les réseaux sociaux et d’une collection de playlists sur les plateformes de streaming.
En 2022, il commence à organiser deux séries d’événements, Antiverse et Mutant, dédiées à la club music moderne.

Zaltan :

Zaltan tient d’une main de maître le label Antinote depuis plus de 10 ans. Avec ses résidences sur Rinse FM et NTS, sa présence dans les principaux festivals européens (Dekmantel Selectors, Lente Kabinet, Nuits Sonores etc) ou dans des teufs au milieu des bois : nul n’incarne mieux que Zaltan l’underground dance music des années 2010. Gardant le cap en caressant nos oreilles depuis 2012, Antinote est une échoppe de choix pour les amateur.rices de dance music en marge et de groove hors des sentiers battus. Déployant un éventail musical extrêmement large, le label parisien a dessiné une ligne qui lui est propre en mettant en scène une fascination pour les cultures électroniques. Une
curation axée sur la qualité et la recherche sans fin du prochain frisson qui s’est avéré pertinent au fil des années et qui ouvre sa deuxième décennie d’existence avec le même panache.

Victoria Cappelletti 

Expatriée à Londres après avoir travaillé quelques années en agences de presse et de management d’artistes en France, elle intègre Ninja Tune en 2017 au sein du département International puis devient label manager France et participe au relancement du sous label Big Dada.
Fondé en 1997, ce label pionnier de hip-hop anticonformiste a été relancé en janvier 2021 en réponse au mouvement Black Lives Matter en tant que label dirigé par des membres de l’équipe de Ninja Tune noirs, issus de communautés et de minorités ethniques, pour des artistes noirs, issus de communautés et de minorités ethniques. S’efforçant d’amplifier les voix des artistes noirs et racisés, Big Dada cherche à changer le récit autour de cette musique, en contournant les stéréotypes pour permettre et encourager la liberté de s’exprimer pour ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent être.

 

talk en français

15:00 - 16:00 : [TALK] De la fête à l'activisme : comment la musique vit en "live" en 2023 ?

Par Olivier Lamm (Libération)
Avec
 Ikram Bouloum (Curator and booker / Sónar festival)

Sezin Ayrancı (Music Programmer De School Amsterdam)

Là encore, c’est la pandémie qui a tout rebattu. Organiser un événement culturel autour de la musique et de la fête, pourquoi faire ? Peu importe l’échelle, la saison, l’horaire, les organisateur.ices de festivals, de soirées ou de happenings ne se posent plus tout à fait la question de la même manière qu’avant le grand hiatus qui a empêché la musique en live de jouer son rôle culturel et social de longs, très longs mois durant.
Du méga raout international au festival profondément ancré dans son terroir, le modèle se réinvente et aucun.e programmateur.ice n’ignore désormais les problématiques de durabilité environnementale, de représentation des minorités, de protection des populations les plus à risque, d’implantation dans le tissu culturel et social dans le territoire. Mais le public, qu’on a un peu trop pris l’habitude de confondre avec un consommateur, est-il suffisamment sensibilisé à ces questions essentielles? Autant de thématiques complexes et brûlantes, à l’heure où la concurrence explose et où certain.es déplorent déjà que la « machine » soit repartie plus fort, et plus inconsciente que jamais.

talk en anglais 

Concerts : Blackhaine, Clarence, Grove, PÖ

04 novembre 2023

SAMEDI 4 NOVEMBRE

14:30 - 16:00 : [TALK] La teuf queer doit-elle rester une contre-culture ?

Par Manifesto XXI (media)
Avec
Desire (artist)
Jennifer Cardini (artist)
Naja Orashvili & Giorgi Kikonishvili (Bassiani )

Le club et la rave sont historiquement des espaces de liberté pour les communautés queers. Rattrapés par le consumérisme capitaliste et les washings, on voit aujourd’hui la « queerness » devenir un étendard cool, des lieux ou des événements conventionnels ériger des line up ou des directions artistiques aux couleurs arc-en-ciel, sans pour autant prendre en compte les valeurs qui sous-tendent l’activisme queer.
On parlera de comment les minorités LGBTQIA+ ont participé à instaurer des bonnes pratiques qui ont reconfiguré les normes en matière d’inclusivité, de soin et de réduction des risques dans le milieu de la nuit et de quelle manière survit cet héritage, ou encore de l’engagement de certains clubs, artistes et collectifs pour maintenir des safe spaces, parfois sur des territoires au contexte sociopolitique difficile. On donnera la parole à des acteur.ices du clubbing, des artistes et des organisateur.ices de fête.

Jennifer Cardini :

Jennifer Cardini, DJ et productrice de premier plan, a passé plus d’une décennie à se faire une place sur la scène mondiale de la musique électronique. Elle est connue pour son charisme contagieux et ses talents de DJ polyvalente, jouant dans des lieux renommés tels que Panorama Bar et Fabric. Avec ses labels Correspondant et Dischi Autunno, elle continue de façonner les tendances de la musique électronique. Les résidences de Mme Cardini au Rex Club et au Pulp ont mis en évidence son approche sophistiquée et éclectique de la musique. Elle est également superviseur musical pour des marques de mode et une remixeuse respectée.

Desire :

Desire est une DJ et productrice qui affole. Son nom résonnant de plus en plus dans la scène queer parisienne, elle s’installe dans le paysage électronique comme nouvel étendard trans(ce). Liée à jamais aux sonorités rave, elle propose des sets enivrants, aux interstices de la musique trance/techno et d’une eurodance cheesy assumée. Véritable diamant électrique, elle scintille dans les clubs européens, et aux côtés de son collectif With us, elle milite à travers une plateforme et des soirées où les identités trans et non binaires sont mises en lumière.

Naja Orashvili :

Naja Orashvili est une cinéaste, artiste, activiste et chercheuse au parcours prolifique et varié dans divers domaines et disciplines. Elle est co-fondatrice et conceptrice de BASSIANI, un club techno underground à l’initiative de nouveaux mouvements sociaux en Géorgie et qui a déclenché une révolution culturelle connue sous le nom de Rave Revolution. Ce mouvement a été marqué par d’importantes manifestations de danse mondialement reconnues dans les rues de Tbilissi en 2018.
Naja a été membre fondateur et a joué un rôle central dans plusieurs mouvements sociaux en Géorgie, notamment la Marche de solidarité des femmes, le mouvement White Noise, le mouvement pour l’égalité et « System Must Be Destroyed » (le système doit être détruit). Elle a également contribué à diverses initiatives culturelles et queer, notamment Horoom Nights, Klara Bar, Act4Culture et Creative Collective Spectrum.

Giorgi Kikonishvili :

Giorgi Kikonishvili est un activiste queer et promoteur musical de Tbilissi. Il est co-fondateur des célèbres soirées queer Horoom Nights, organisées à Bassiani. Giorgi est également impliqué dans Creative Collective Spectrum, un réseau d’artistes et de chercheurs promouvant des idées subversives. Il a également contribué à la création de la House of ReconNEXTion et de Klara, un bar avant-gardiste qui rassemble des artistes queer géorgiens et régionaux.

 

talk en anglais 

Concerts : Danse Musique Rhône-Alpes, Iueke, Loto Retina, Scotch Rolex & Shackleton, upsammy & Jonathan Castro